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Lorsque l’on utilise le même vocable pour désigner des actes antisioniste et antisémites, on entretient volontairement une confusion dans l’esprit de ceux qui vous écoutent. Cela procède d’une volonté à faire de l’amalgame sémantique, un moyen d’expression dont nous sommes en droit de penser qu’il a une intentionnalité malveillante. En faisant réagir Robert Badinter sur cette « résurgence de l’antisémitisme », Elise Lucet ne fait aucune remarque quant au fait que certains actes définis comme antisémites sont bien souvent antisionistes, en réaction à la politique du gouvernement israélien. On ne peut nier qu’il existe en France un sentiment antisémite au même titre qu’un sentiment islamophobe, ou un racisme anti-noir ou anti-roms, mais aucun n’a plus à être entendu que l’autre du fait que les uns auraient plus souffert que les autre. Il n’y a pas de monopole de la souffrance lorsqu’elle est le fait de personnes qui ont perdu toute conscience de ce que sont les êtres humains. Simone de Beauvoir disait à ce sujet « L’humanité est une suite discontinue d’hommes libres qu’isole irrémédiablement leur subjectivité. » La subjectivité de certains ne vaut parfois pas mieux que l’inhumanité des autres.
Jean-Luc Richevaux le 26/04/2019